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Le suma

    Les Suma sont une population appartenant à la grande famille gbaya qui habitent le nord de la République Centrafricaine. Si j’avais bien enquêté sur cette langue dans le cadre de la préparation d’un atlas linguistique dans les années 70, je n’ai conduit aucune étude approfondie avant ces dix dernières années où, ayant été mis à la retraite par le Centre National de la Recherche Scientifique, je suis devenu disponible pour un nouveau projet de longue durée. C’est alors que Richard Bradshaw, professeur d’histoire au Centre College (à Danville dans le Kentucky) et ami de longue date, m’a sollicité pour mener à bien la constitution d’un dictionnaire et, dans la mesure du possible, d’une grammaire de la langue suma. Dans cette perspective, il m’a fourni des matériaux collectés au cours de nombreuses années de contact intime avec ce peuple et m’a permis de travailler avec des locuteurs connaissant bien leur culture et capables de transmettre oralement des informations la concernant à un observateur étranger. C’est ainsi qu’en plus de quelques textes déjà transcrits j’ai pu réaliser des enregistrements avec Isaac Kparekuti et entamer un examen approfondi du lexique avec Philippe Sankpam qui est donc coauteur du dictionnaire qu’on présente ici.

    Richard Bradshaw est disparu bien avant son temps en 2014 : l’hommage qui lui a été rendu par son université se trouve ici. C’est avec un profond regret que nous, (moi personnellement et aussi de nombreux Suma) avons ainsi perdu un très cher ami et un profond connaisseur qui aurait pu contribué énormément encore au projet que nous avons entamé ensemble. 

    Le dictionnaire proposé à l’inspection ici est un premier jet. J’ai déjà noté un grand nombre de points à discuter avec Philippe Sankpam à la première occasion mais nos échanges sont limités par les difficultés de communication entre le Cameroun, où Philippe est installé provisoirement, et le reste du monde, en particulier par l’impossibilité de mettre en place des vidéoconférences. Nous allons donc continuer d’introduire toutes les précisions qui pourront être transmises par écrit et nous attendrons notre prochaine rencontre en face à face pour les autres. 

    De même, l’introduction est une simple ébauche qui est toutefois mise à disposition ici « en l’état » parce qu’elle contient des indications pratiques nécessaires pour la consultation et la compréhension du dictionnaire.

    Nous n’avons donc effectué ici qu’une première étape d’un projet qui ne sera jamais clos. Nous avons l’espoir de pouvoir poursuivre nos efforts pendant un certain temps encore.

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