Le groupe ngbaka-sere-mba (abrégé à nsmb), défini par Boyd & Pasch (1988) et Boyd (1989), constitue un ensemble cohérent qui se prêterait sous des conditions idéales à l’application de la méthodologie de la linguistique comparative. Malheureusement, la taille des lexiques disponibles dans les langues individuelles de cet ensemble varie énormément, d’une ou deux centaines à plusieurs milliers d’entrées. De plus, on ne dispose de vraies études phonologiques que pour un nombre limité de langues.
Le groupe
banda dont la structure est plus déroutante pour le
comparatiste (cf. Cloarec-Heiss 2000 et Cloarec-Heiss &
Boyeldieu 2001) est
toutefois le voisin le plus proche du groupe nsmb et à ce
titre il est légitime
d’étendre l’étude aux
correspondances possibles entre les deux grands
ensembles. Si les hypothèses de Cloarec-Heiss concernant
l’origine du banda
(Cloarec-Heiss 1995, 1998) se confirment, la notion de
“reconstruction” ne s’appliquera
qu’avec de fortes restrictions aux correspondances
observées.
Ceci
étant, nous avons essayé
d’établir un certain nombre de
séries comparatives vraisemblables et d’envisager
quelques processus
phonologiques qui pourraient rendre compte des alternances
observées, ouvrant
ainsi une vision préliminaire sur
d’éventuelles recontructions, au moins
à l’intérieur
du groupe nsmb.
Les travaux de recherche recensés ici ont été menés au début des années 2000. Devant les difficultés d’établissement d’un système valide de reconstructions et la concurrence d’autres recherches descriptives poursuivies simultanément, ces travaux ont été mis de côté et gardés dans l’état. Vu l’impossibilité dans laquelle nous nous trouvons de les développer davantage, nous les proposons ici à l’examen de toute personne intéressée. Nous verrions favorablement qu’on puisse les exploiter et les emmener plus loin. Nous sommes prêt à répondre à toute question, y compris concernant des interprétations douteuses résultant d’éventuelles erreurs de transcription ou d’analyse.
Les
séries comparatives de référence
apparaissent dans une base
de données sous format “Toolbox”,
créée sous Windows. La
prémière fiche de
cette base détaille les langues dont les lexiques ont
été versés à
l’étude et
les sources utilisées. Si vous souhaitez utiliser les
fonctions du logiciel
Toolbox pour l’exploitation de ce fichier et que vous ne le
pratiquez pas déjà,
vous pouvez télécharger le programme
d’installation ici.
(Il est
recommandé de choisir l’option Windows ;
le fonctionnement sous Macintosh
n’est pas garanti.) Il faut ensuite créer un
nouveau projet selon les modalités
expliquées dans les instructions fournies.
Vous
pouvez télécharger alors le paquet de fichiers
compressés
sous format 7-zip
prévus ici. Ce paquet
contient quatre fichiers :
une base
de données en format *.txt (oub.db)
;
un
fichier “projet” (comp.prj) ;
un
fichier “type de base de données”
(CompU.typ)
et un
fichier “langue” (nsmbU.lng).
Une fois
extraits, il faudra placer
ces trois derniers fichiers
dans le sous-répertoire “Settings” du
projet Toolbox nouvellement créé. Le
fichier
“projet” pourra
remplacer le fichier .prj
préexistant. La base de données
trouvera sa place dans le répertoire principal.
Si vous
ne souhaitez pas avoir recours au logiciel Toolbox et que
vous voulez toutefois pouvoir lire le contenu de la base de
données (qui est un
fichier .txt), vous pouvez l’ouvrir dans n’importe
quel traitement de texte en
choisissant l’encodage Unicode-8, puis appliquer à
l’ensemble du document la
police DoulosSIL (téléchargeable ici).
Il suffit alors d’enregistrer le résultat comme
fichier sous le format habituel.
L’analyse
de ces données a donné lieu à deux
études comparatives,
l’une téléchargeable concernant les
consonnes et l’autre concernant les
voyelles. Cette dernière apparaîtra ici dans
quelques jours.
Remarques :
La base
de données que nous présentons ici est extraite
d’une
base plus vaste concernant la totalité des langues
oubanguiennes auxquelles
nous avons pu avoir accès. Celle-ci n’est pas
encore proposée au téléchargement
sur ce site.
Nous
avons constitué également une base
très fournie pour les
langues zande en faisant appel d’une part à nos
propres recherches sur le zande
et d’autre part au dictionnaire nzakala établi par
Eric de Dampierre, revu par
Mme Margaret Buckner qui a bien voulu nous en transmettre le contenu.
Nous
espérons pouvoir présenter ici cette base
comparative dans un proche avenir.
Références
bibliographiques :
Boyd,
Raymond, 1989, Adamawa
Ubangi, in John Bendor-Samuel,
éd., The
Niger-Congo Languages, Lanham:
University Press of America,
179-216.
Boyd, Raymond
& Helma Pasch, 1988, Le groupe
sere-ngbaka-mba, in Yves Moñino,
éd., Lexique
comparatif des langues oubanguiennes,
Paris : Geuthner,
48-58.
Cloarec-Heiss, France. 1995.
Emprunts
ou substrats ? Analyse des convergences entre le groupe banda et les
langues du
Soudan central. In R. Nicolaï & F. Rottland
(éds.). Actes
du cinquième colloque de linguistique Nilo-Saharienne =
Proceedings of the fifth Nilo-Saharan linguistics colloquium, 24-29
août 1992,
Université de Nice-Sophia-Antipolis.
Köln : R. Köppe, 321-355.
--. 1998. Entre oubanguien
et Soudan
central : Les langues banda. In :
I. Maddieson & T.J. Hinnebusch (éds.).
Language
history and linguistic
description in Africa. Trenton
: Africa World
Press, 1-16.
--. 2000. Mesures
dialectales en 3
dimensions : Application à une aire dialectale
hétérogène, l'aire banda. In :
H.E.
Wolff & O.D. Gensler (éds.). Proceedings
of the 2nd World Congress of African linguistics.
Köln : R.
Köppe, 175-195.
Cloarec-Heiss, France
& Pascal Boyeldieu.
2001. Les choix vocaliques de deux parlers banda : Correspondances ou
ressemblances régulières ?. In : R.
Nicolaï (éd.). Leçons d'Afrique.
Filiations,
ruptures et reconstitution de langues. Un
hommage à Gabriel Manessy.
Louvain : Peeters, 183-220.